Jean-Baptiste Héricourt (1756-1849) était un bronzier et sculpteur parisien distingué, dont l’art raffiné et les prouesses techniques l’ont placé parmi les principaux créateurs de mobilier en bronze doré pendant la période de transformation qui s’étend de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle. Né en 1756 à Charenton, fils d’un meunier, Héricourt s’est fait connaître par son habileté exceptionnelle dans le travail du bronze. En 1791, il s’est établi à Paris en tant que “sculpteur graveur en bronze”, exerçant à l’angle de la rue Neuve Orléans et du faubourg Saint-Martin.
L’œuvre d’Héricourt est emblématique de l’esthétique néoclassique qui s’est épanouie sous le Directoire et l’Empire. Ses créations se caractérisent par leurs proportions harmonieuses, leurs détails complexes et l’intégration de motifs classiques. Ses œuvres présentent souvent des thèmes allégoriques et mythologiques, rendus avec une finesse qui souligne sa maîtrise du médium.
Parmi ses œuvres les plus célèbres figure une paire de cassolettes de l’époque du Directoire, délicieusement travaillées en bronze doré et en marbre vert. Conçues vers 1793, ces pièces ont d’abord été créées pour le tsar Paul Ier de Russie. Historiquement attribuées à Pierre-Philippe Thomire, les recherches récentes de Jean-Dominique Augarde ont réattribué ces œuvres à Héricourt, affirmant son statut parmi l’élite des bronziers de son temps. Des exemples similaires se trouvent dans des collections estimées, notamment au château de Windsor et au palais royal de Madrid.
La réputation d’Héricourt est renforcée par sa participation à l’Exposition des produits de l’industrie française de 1806, où il est sélectionné aux côtés de personnalités telles que Thomire & Cie, Duport Père et Fils, Claude Galle et André-Antoine Ravrio pour représenter l’art du bronze doré. Sa contribution lui vaut une mention d’honneur qui témoigne de l’estime portée à son travail.
Tout au long de sa carrière, Héricourt a collaboré avec des artisans et des entreprises de premier plan, notamment Denière & Matelin, Claude Galle, Lucien-François Feuchère et Pierre-Victor Ledure. Ses créations ont orné les intérieurs des résidences les plus prestigieuses d’Europe, comme l’hôtel parisien de la princesse Pauline, sœur de Napoléon Ier, et le palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg.
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