Pierre-Philippe Thomire

Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) est l’un des plus illustres bronziers français de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, réputé pour son exceptionnel savoir-faire dans le domaine du bronze doré au mercure et patiné. Né à Paris le 6 décembre 1751 et mort dans la même ville le 9 juin 1843, Thomire a d’abord suivi une formation de sculpteur sous la tutelle des artistes estimés Jean-Antoine Houdon et Augustin Pajou à l’Académie de Saint-Luc. Cependant, il s’oriente rapidement vers l’art de la fonte du bronze en suivant l’enseignement du maître bronzier Pierre Gouthière, dont l’influence a profondément façonné l’approche de Thomire à l’égard du métier de fondeur-ciseleur.

En 1776, Thomire crée son propre atelier et se fait rapidement remarquer pour ses montures en bronze finement ciselées et dorées. Ses premières collaborations avec la Manufacture Royale de Sèvres, notamment pour la création de montures ornées pour des vases en porcelaine, témoignent de sa capacité à marier harmonieusement le bronze avec d’autres matériaux. En particulier, en 1783-84, il exécute des poignées en bronze doré conçues par Louis-Simon Boizot pour une paire de vases de Sèvres, aujourd’hui conservés au musée du Louvre et au Palazzo Pitti.

La réputation de Thomire monte en flèche à l’époque napoléonienne, où sa maîtrise du style Empire lui vaut le titre de “ciseleur de l’Empereur”. Il acquiert les locaux du célèbre marchand-mercier Martin-Éloi Lignereux au 41 de la rue Taitbout, ce qui lui permet d’étendre considérablement ses activités. En 1807, son atelier emploie plusieurs centaines d’artisans et produit une gamme de bronzes décoratifs pour les résidences impériales, y compris les Tuileries, Fontainebleau et Compiègne.

Parmi ses commandes les plus célèbres figure le berceau du roi de Rome, un chef-d’œuvre réalisé en collaboration avec l’orfèvre Jean-Baptiste-Claude Odiot et conçu par Pierre-Paul Prud’hon. Cette pièce opulente, ornée de figures allégoriques et de dorures complexes, illustre la grandeur des arts décoratifs napoléoniens.

Après la chute de Napoléon, Thomire a su s’adapter à l’évolution du paysage politique et a continué à recevoir des commandes sous la Restauration des Bourbons. Son entreprise, Thomire et Cie, fournit des bronzes décoratifs à des mécènes royaux, dont les rois Louis XVIII et Charles X, ainsi qu’à l’aristocratie européenne. En reconnaissance de ses contributions aux arts, Thomire reçoit la Légion d’honneur en 1834 des mains du roi Louis-Philippe.

Thomire a pris sa retraite en 1823, laissant derrière lui un héritage qui a profondément influencé les arts décoratifs de son époque. Ses œuvres sont conservées dans des institutions prestigieuses du monde entier, telles que le musée du Louvre, le Metropolitan Museum of Art et le Royal Collection Trust, attestant de son impact durable sur l’art du bronze.

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