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Extraordinaire pendule Empire “Le Matelot” d’après un dessin de Michel

Rare pendule de cheminée Empire “Le Matelot” d’après un dessin de Pierre Mathieu Augustin Michel

Cette pendule de cheminée Empire “Le Matelot”, exceptionnellement rare et de qualité muséale, est une véritable pièce de collection représentant une allégorie du commerce. Son boîtier en bronze doré représente un ballot de feuilles de tabac, contre lequel un jeune homme noir, tenant une corde, s’appuie nonchalamment. Torse nu et pieds nus, il tourne la tête vers la gauche, tenant une pipe dans sa main droite. De l’autre côté de la balle se trouve un tonneau de rhum, symbole des marchandises importées d’outre-mer. L’ancre et le gouvernail sont des symboles de la navigation, qui est la base du commerce. Et le grand sac contenant de l’argent au sommet de la balle fait référence à la rentabilité du commerce des produits coloniaux.

En outre, la base octogonale en bronze doré est ornée d’un motif central en bas-relief représentant des putti occupés à des aspects du commerce de marchandises provenant des pays coloniaux. L’un des putti est en train de rouler un tonneau de rhum, un autre est occupé à transporter une balle de tabac, et un autre encore est occupé à compter de l’argent et à effectuer des tâches administratives à un bureau. De chaque côté, des décorations sont appliquées, telles qu’un stylo à écrire, une mesure et une échelle, qui se réfèrent au même thème. Enfin, la base repose sur quatre pieds en forme de tonneau de rhum, complétant ainsi l’allégorie du commerce.

La figure en bronze est de la plus haute qualité, tant au niveau de l’exécution que de la conception artistique. Il est très complexe et fait clairement référence à des formes anciennes. Les jambes croisées, l’inclinaison du haut du corps et la rotation de la tête vers la droite donnent du mouvement à la figure malgré sa position calme. Le tonus musculaire est très plastique et anatomiquement correct, et la patine foncée de la surface ajoute à la vivacité.

Le cadran rond en émail présente des heures en chiffres romains et des graduations arabes de quinze minutes, indiquées par deux aiguilles de style Breguet en acier bleui. Elle est signée “Le Roy, hger. de Madame”, en référence à Bazile-Charles Le Roy (1765-1839). Il a été horloger de l’empereur Napoléon, de Madame Mère, de la princesse Pauline et de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie.

A propos du design de cette pendule de cheminée Empire “Le Matelot”

Le 13 août 1808, Pierre Mathieu Augustin Michel dépose le dessin à la plume de ce modèle d’horloge à la Bibliothèque Impériale (voir dernière photo). Il est intitulé “Le Matelot” et enregistré sous le numéro 120 pour l’année 1808. À cette époque, le modèle était déjà en cours de production, mais Michel souhaitait faire enregistrer ses droits en tant que concepteur et propriétaire de ce modèle.

Dans l’ensemble, le style de composition de cette pendule est celui de la période du Directoire, vers 1795, reflétant l’esprit de la fin du XVIIIe siècle. L’homme noir en tant que “noble sauvage” a rarement été utilisé comme thème décoratif dans les créations horlogères françaises ou européennes avant la fin du XVIIIe siècle. Il faut attendre la dernière décennie du XVIIIe siècle et les premières années du XIXe siècle pour voir apparaître les premières horloges dites “au nègre” ou “au sauvage”. Ils reflètent un mouvement exprimé dans des œuvres littéraires et historiques telles que Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, publié en 1787, qui dépeint l’innocence de l’homme. Parmi les autres œuvres, on peut citer Atala de Chateaubriand (qui restaure l’idéal chrétien) et le chef-d’œuvre de Daniel Defoe, Robinson Crusoé (publié en 1719).

Détails de cette pendule en bronze doré “Le Matelot”

Cette pendule de cheminée Empire en bronze doré de qualité muséale est en excellent état de conservation et présente une magnifique dorure au mercure. La platine du mouvement est estampillée “LR PF” et le cadran émaillé blanc, signé “Le Roy, hger. de Madame”, présente des chiffres romains pour les heures et des bandes pour les minutes. En outre, le mouvement est doté d’aiguilles Breguet en acier bleui, d’un échappement à ancre, d’une suspension à fil et d’une roue de compte extérieure sonnant les heures et les demi-heures sur une cloche. Enfin, le boîtier de la pendule est estampillé du numéro 878.

La pendule a été révisée par un horloger professionnel et est en parfait état de marche. Elle est livrée complète avec pendule, cloche et clé.

Paris vers 1805.
Dimensions : hauteur : 38 cm, largeur : 31 cm, profondeur : 11 cm.
Poids : 7,0 kg.

Bazile-Charles Le Roy (1765-1839)

Le mouvement de la pendule a été réalisé par le réputé fabricant Bazile-Charles Le Roy (1765-1839). Il était le fils de l’horloger Bazile Le Roy (1731-1804). Bazile-Charles fonde la Maison Le Roy au 60 Galerie de Pierre, Palais-Royal peu après 1785, lorsque le duc d’Orléans (Philippe Egalité) ouvre les jardins du Palais-Royal au public et les bâtiments au commerce. Cela a permis à Le Roy et à un certain nombre d’autres horlogers de s’installer dans les galeries de l’arcade. Pendant la Révolution, il travaille pour la République en signant ses horloges “Elyor”. Il a ensuite transféré l’entreprise à la Galerie Montpensier, 13-15 Palais-Royal, où elle est restée pendant près de cent ans.

Les années suivantes, il est nommé horloger de l’empereur Napoléon, de Madame Mère, de la princesse Pauline, de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie et, en 1829, horloger royal des ducs de Bourbon et de Chartres. Sa maison a exposé des horloges à l’Exposition de Paris l’an VI (1797/8) et à nouveau en 1819, 1823 et 1827.

Littérature

  • H. Ottomeyer, P. Proschel et al., ” Vergoldete Bronzen – Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus “, Munich, 1986, Vol. I, p.380-381 fig 5.15.26.
  • Elke Niehüser, “French Bronze Clocks”, p.142-143 fig. 231, 232 et p.236 #822.
  • Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française, p.342-343 #A.
  • Collection du Musée des Arts et du Design, Bordeaux (inv.nr. MNM.1989.1.1).
  • Collection du Palacio del Tiempo, musées Atalaya, Jerez de la Frontera.
  • Jean-Dominique Augarde, “A Journey Through Clocks – Masterworks of the Parnassia Collection”, Dijon, 2022, Vol. II p.450-451.
  • G. Wannenes, “Les plus belles pendules françaises de Louis XV à l’Empire”, Edizioni Polistampa, p.315.
  • Tardy, Dictionnaire des horlogers français, p.406-407, 463.

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